Cat in the box – L’avis de Max – Matagot
Ah ce bon vieux chat de Schrödinger, ancré dans la culture commune (pas forcément pour les bonnes raisons d’ailleurs) et point de départ de plusieurs fantaisies. A-t-il inspiré le jeu dont on va parler ou l’a-t-on collé dessus pour faire joli ? Je n’ai pas la réponse mais le thème n’est pas dénué de sens ici. Pourquoi ? Il faudra continuer la lecture pour le savoir 😉 Allons mettre le chat dans la boîte de ce pas !
Contenu du jeu :
45 cartes chat – 4 cartes recherches – 1 carte premier joueur – 5 plateaux joueur
1 tableau de recherches – 60 jetons joueur – 1 livret de résultats de l’Expérience
4 jetons observations de couleur noire – 1 livret de règles
Un jeu de Muneyuki Yokouchi
Illustré par Osamu Inoue
De 3 à 5 joueurs
À partir de 10 ans
Pour des parties d’environ 30 minutes
Comment joue-t-on à Cat in the Box ?
Miaou fait le chat, sauf s’il est mort
Cat in the box est un jeu de pli mais cette fois-ci, difficile de dire qu’il est assez classique dans les règles de jeu. En effet, le paquet de cartes n’est composé que de cartes noires allant de 1 à 9 au maximum. Pourtant il existe bien des couleurs mais celles-ci ne sont pas directement déterminées.
Une fois que chaque joueur s’est muni des jetons transparents de son choix ainsi que d’une tuile « pari », on peut installer le plateau central représentant les 4 couleurs (bleu, vert, jaune et rouge) avec des cartes valeurs. Celles-ci sont recto-verso pour permettre de jouer de deux façons différentes.
Une fois cela fait, on distribuera au hasard la carte première joueuse qui, assez étrangement ici, déterminera la personne qui commencera la partie. Cette carte tournera à la fin de la manche dans le sens horaire et la partie se terminera lorsque chaque joueur aura pu jouer en premier une fois.
Ensuite, on distribue l’ensemble des cartes de façon équitable aux joueurs et joueuses. Les cartes sont numérotées de 1 à 9 si l’on joue à 5 et sont présentes en 5 exemplaires chacune. Oui 5 exemplaires alors qu’il n’y a que 4 couleurs. La première chose à faire ensuite est de se débarrasser, face cachée, d’une carte. Celle-ci ne sera simplement pas jouée lors de cette manche. Ce choix est très important pour la suite de la partie mais je reviendrai dessus plus tard. Puis en partant toujours du premier joueur, il va falloir parier sur le nombre de plis que l’on pense faire au cours de cette manche.
Vient alors le moment de lancer le premier pli. La personne désignée comme première joueuse sur cette manche va devoir jouer une carte et, au moment où elle le fait, va devoir choisir sa couleur. Un 5 peut être bleu, vert, jaune ou rouge selon ce que l’on veut mais il faut se décider tout de suite. Une fois la carte jouée, celui ou celle qui l’a posée va également poser un jeton de sa couleur sur le plateau central sur la carte en question afin de signaler à tous les autres que, comme il l’a joué, cette carte n’est plus disponible pour la manche. En effet, si le 5 jaune vient d’être joué il ne pourrait plus l’être par la suite, ça serait absurde…
Les autres joueurs vont tour à tour devoir jouer une carte et ils ont le choix entre suivre la couleur en jouant une des cartes encore disponibles, prétendre qu’ils n’en ont plus et jouer une des deux autres couleurs classiques ou prétendre qu’ils n’en ont plus pour jouer un atout. Eh oui car il y a bien de l’atout et la couleur d’atout c’est le rouge ! Couleur qu’il est d’ailleurs interdit de jouer autrement qu’en coupant pour la première fois.
Le gagnant du pli est celui qui a joué la plus grande valeur de la couleur demandée ou le plus grand atout. Il faut néanmoins faire attention quand on coupe ou quand on dit ne plus avoir de couleur car cette affirmation sera valable jusqu’à la fin de la manche. Celle-ci se termine de deux façons différentes : soit quand on a fini assez de pli : c’est à dire toutes nos cartes sauf une, soit quand un joueur ne peut pas jouer à son tour car il a dans les mains des cartes qu’il n’est pas censé pouvoir jouer. C’est ce qu’on appelle un paradoxe !
On compte alors les points de la manche de la façon suivante : pour celles et ceux qui n’ont pas fait de paradoxe, c’est 1 point par pli et si l’on a réussi son pari on remporte également 1 point par jeton occupant notre plus grosse zone de jetons adjacents sur le plateau central. Attention, s’il y a paradoxe, le pli non terminé ne compte pas ! Pour la personne qui a fait un paradoxe, on comptera 1 point négatif par pli !
On reprend ensuite toutes les cartes, même celles mises de côté en début de manche, on mélange et redistribue et on part pour la manche suivante. À la fin de la partie la personne avec le plus de points l’emporte !
L’avis de Max sur Cat in the Box !
Bon alors il est vivant ou mort ce chat ?
Bon moi c’est pas une surprise je suis un grand fan de jeux de pli et je trouve celui-là tellement au dessus de la plupart de ceux qui sont sortis dernièrement. On va essayer de faire un petit peu de rangement dans ma tête pour exprimer tout cela.
Déjà on a un jeu de pli atypique : le fait que l’on n’ait pas de couleur rend la main moins hasardeuse. Alors certes les valeurs sont très importantes mais dans la plupart des jeux de pli c’est un cumul des deux. Ici, même avec une main qui semble pas terrible il est quand même possible de faire des points et de faire une manche honorable.
Le fait de décider à quel moment on ne possède plus une couleur, c’est un peu le sel du jeu. Le timing est extrêmement important. À quel moment peut-on se dire « bon je sacrifie cette couleur mais ça devrait quand même bien se passer » ? Et surtout pour quelle raison ? Prolonger la zone de jetons que l’on a placé en prenant un emplacement qui nous semble nécessaire mais qu’on a peur de nous voir voler ? Couper avec de l’atout pour être sûr de réaliser notre objectif de pli sur cette manche ? Empêcher l’autre joueur de continuer sa série de pli tranquillou billou en reprenant la main ?
Il n’y a pas de mauvaises réponses, juste une décision et un risque à prendre. Un risque pourquoi ? Parce qu’en sacrifiant une couleur, on augmente nos chances de faire un paradoxe puisque nos cartes ne peuvent désormais plus matcher avec celle-ci.
Il y a deux façons de faire des points : soit en respectant son pari et en ayant fait une grande zone avec ses jetons, soit en ayant fait plein de pli. Effectivement, l’une des stratégies possibles est simplement d’essayer de faire un maximum de plis en les remportant tous. Cette stratégie comporte tout de même plusieurs risques : tout d’abord si on fait un paradoxe, on prendra beaucoup plus de points négatifs ! 6 plis c’est bien si la partie se passe bien mais si on les prend en négatif aïe-aïe-aïe!
Ensuite, quand on voit quelqu’un faire ça plusieurs options s’offrent à nous : couper prématurément pour reprendre la main et l’empêcher de tout récupérer, sacrifier des cartes de hautes valeurs pour l’empêcher d’enchaîner les plis avec des cartes maîtresses… Toute stratégie peut fonctionner mais comporte son lot de risques et d’incertitudes. Et c’est aussi ce qui est si plaisant dans ce jeu : il faut s’adapter constamment à la partie, aux joueuses et aux joueurs autour de la table, à sa main, à l’heure qui l’est et à notre capacité de réflexion du moment…
Les + :
✔ Une mécanique tellement maligne et innovante
✓ Un thème qui colle au jeu
✔ Une multitude de stratégies qui fonctionnent, dans un jeu de plis, c’est chouette !
✓ 2 jeux en 1
✔ Une modularité du plateau qui permet de varier les plaisirs
✓ Les paradoxes
Les – :
✘ Les premières parties peuvent être confusantes
✗ Bien meilleur à 4 voir 5 qu’à 3
✘ Un jeu à courbe d’apprentissage qui demandera un certain investissement pour ne voir la profondeur.
En conclusion Cat in the box est LE jeu de pli de l’année et ce n’est pas une grande surprise de le voir nommé à l’as d’or expert cette année. C’est un jeu extrêmement malin et novateur qui ravira les fans de jeu de plis. Je pourrais presque le mettre aussi dans la catégorie ambiance
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