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Rencontre avec Cédric Millet – BDPhilou

BDPhilou a eu l’occasion d’interviewer Cédric Millet, auteur de jeux, et on vous propose de découvrir ça dès à présent !

Interview de Cédric Millet
Le Carnet des Geekeries – Octobre 2024 – par BDPhilou

Salut Cédric,

1. Peux tu te présenter auprès de nos lectrices et nos lecteurs ?

Cédric Millet : Je m’appelle Cédric Millet (avec des L comme dans mille, donc pas ‘Miyet’ :-P), marié, 2 enfants, j’habite en région parisienne, suis passionné depuis l’adolescence par l’informatique et le sport automobile. Dans les années 90, et 2000, j’étais très branché jeux vidéo (pas de « phase » jeux de rôle ou Magic en ce qui me concerne !). J’ai découvert les jeux de société modernes en 2009 grâce à des amis (coucou Laurent et Yaël 😉), avec les colons de Catane… et l’engrenage était lancé ! Smallworld, Agricola, Caylus, Puerto Rico, Endeavor, Vasco da Gama, Vinhos, mais aussi des jeux plus anciens comme Tikal, Tigre et Euphrate, Saint Petersburg… pour ne citer que les premiers ajoutés à ma ludothèque. Et depuis 2012, je crée des jeux pendant mes loisirs.

2. Tu es notamment connu pour avoir publié chez Matagot Meeple Circus et sa variation épurée Tiny Acrobats. Il existe même une version géante de Meeple Circus ! Quel regard poses-tu aujourd’hui sur ces deux jeux ? Comment as-tu vécu leur rencontre avec le public ?

C.M. : Meeple Circus était mon 4e proto et mon premier jeu signé (en 2014… puis 2015 – oui, le premier contrat signé n’est pas toujours le bon !).
J’ai eu la chance d’avoir un accueil incroyable pour ce jeu lors de son lancement lors du salon d’Essen 2017. J’ai vécu 4 jours sur un petit nuage, entre un stand Matagot qui avait magnifiquement mis en valeur le jeu avec des décors de cirque et 12 tables à dispo des joueurs, le jeu qui s’est promené dans les 10 premières places du geekbuzz pendant le week end, un nombre impressionnant de boites vendues sur le salon, mes premières interviews en tant qu’auteur… et surtout le plaisir de partager de bons moments de rigolade avec les joueurs qui s’installaient sur les tables du stand ! Plus tard sont venues plusieurs nominations qui je dois l’avouer, m’ont bien fait plaisir (Dice tower award, BGG award, Tric trac d’or)… même si aucune ne s’est transformée en prix ! :-D.
Ce premier jeu a également été l’occasion de découvrir l’envers du décor : le processus d’édition, ses arbitrages, les travaux d’illustration, la phase de développement (pour laquelle j’ai eu la chance de travailler avec Ludovic Maublanc)…
Bref, Meeple Circus gardera toujours une place particulière dans ma mémoire !

3. Toujours chez Matagot, Kyoto No Neko vient tout juste d’être publié. Peux-tu nous expliquer dans les grandes lignes le principe du jeu ?

C.M. : Dans Kyoto no Neko, les joueurs incarnent des chatons qui explorent la ville moderne de Kyoto, vont grandir et développer leurs compétences. L’objectif est de gagner des clochettes en accomplissant des missions (actions typiques de chatons comme monter à un arbre, chasser une souris, échapper à un chien de garde…). C’est un jeu qui véhicule un petit message positif : on s’améliore grâce à ses échecs ! Le scénario de base est volontairement court et simple pour permettre au public familial d’appréhender le jeu ; puis les scénarios suivants (indépendants et rejouables) apportent plus de challenge … et de nouvelles actions typiques des chats !

4. C’est Jérémie Fleury qui s’est chargé des illustrations du jeu. Quelle a été ta première réaction lorsque tu as découvert les premiers visuels ?

C.M. : J’ai tout de suite été emballé : ses illustrations correspondaient tout à fait à la vision que j’avais pour le jeu (hyper Kawaï !). Et je retrouvais le style que j’avais déjà pu apprécier dans d’autres de ses productions comme Yamataï ou Peter Pan. Déballer mon exemplaire de pré-production a été un excellent moment !

5. Tu étais présent à Essen, comment Kyoto No Neko a-t-il été perçu par le public sur le salon ?

C.M. : Si j’en juge par le rythme des ventes à la boutique Matagot, je pense qu’on peut dire que l’accueil a été très bon, avec un sold-out (pas du tout prévu) dès le 2ème jour de salon.
Et les échanges avec les fans de chats qui venaient découvrir le jeu sur le stand ont été très agréables.

6. Ton autre actualité, c’est Behind qui s’apprête à paraitre chez Kyf édition. Avant cela, il a remporté le prestigieux prix du Concours de Créateurs de Boulogne Billancourt. Que représente ce concours pour toi ?

C.M. : J’ai utilisé ce concours à mes débuts d’auteur dans le but de « valider » ma démarche de création, en y présentant mon tout premier protoype « Thesauros ». La sélection pour la 2e phase et les retours des testeurs m’ont encouragé à poursuivre (et permis d’améliorer le prototype qui sera d’ailleurs publié par Super Meeple en 2025).
C’est un concours que j’apprécie particulièrement, par son organisation, ses modalités et son palmarès. Je ne crois pas me tromper en disant que c’est le concours de référence dans le monde du jeu. J’ai donc été très honoré que le jury récompense mon prototype PuzzleRev’ (qui allait devenir Behind).
Enfin, ce concours offre aux prototypes finalistes et primés une belle visibilité vis-à-vis des éditeurs (je crois que tu ne me contrediras pas 😉).

7. J’ai eu la chance de jouer à Behind en avant-première avec ma femme. Nous avons même playtesté certains scénarios non encore finalisés. Peux-tu nous expliquer en quelques mots son principe ?

C.M. : Il faut reconstituer un « tableau » (un rectangle) en assemblant des tuiles. Un peu à la manière d’un puzzle, mais que l’on n’assemblerait pas du tout grâce à la forme des pièces (elles sont toutes identiques), un peu grâce aux illustrations à cheval entre les pièces, mais surtout par la logique ! Au fur et à mesure de la reconstitution, on va comprendre la structure du tableau, découvrir de nouveaux éléments pour en comprendre sa logique… jusqu’à trouver LA place unique et cohérente pour chaque tuile. Quand on estime avoir terminé, on retourne les pièces latéralement, et on est récompensé par une incroyable image qui apparaît sous nos yeux !
La boite contient 3 tableaux, chacun possède son univers et sa propre logique.

8. Te souviens-tu comment tu as eu l’idée de Behind ? Y a-t-il eu un élément déclencheur ?

C.M. : Le concept est issu du croisement de deux réflexions.
D’une part, j’avais lu que les ventes de puzzles avaient explosé pendant la période COVID, et je me suis demandé si on pouvait trouver un « twist » pour faire du puzzle un objet plus ludique, en quelque sorte essayer de le « réinventer ».
D’autre part, quelques mois plus tard, j’ai testé un jeu dans lequel il fallait remettre des cartes dans un ordre donné, et valider le résultat en scannant ces cartes via une application. Je me suis fait la réflexion qu’il aurait peut-être été plus simple pour valider de juste retourner ces cartes, dont les versos auraient reconstitué une image correcte en cas de réussite…
La base du concept de Behind était trouvée !

9. Behind étant énormément basé sur le visuel, j’imagine que le courant est bien passé avec KYF, qui se charge de l’édition, et dont un des associés est Pierô (illustrateur de renom !) ?

C.M. : C’était clairement un des avantages de travailler avec KYF : dès nos premiers échanges, Pierô avait déjà en tête les noms des illustrateurs à qui il souhaitait confier les différents tableaux de mon proto ! Tes lecteurs découvriront le 22 novembre le travail incroyable réalisé par le trio de choc qui a travaillé sur la première boîte : Pierô, Martin Vidberg et Maud Chalmel.
Et pour répondre directement à ta question, oui, le courant est bien passé, j’apprécie énormément la collaboration avec l’équipe KYF. Du coup je dis à tous les auteurs que je croise que bosser avec eux est une de mes pires expériences (pour que KYF soit obligé de prendre mes protos dans le futur – merci donc de supprimer ce paragraphe avant publication). 😊

10. Tu as aussi un autre jeu à paraitre chez Haba. Il était présenté également à Essen. Peux-tu nous en parler ?

C.M. : Ce n’est pas un jeu enfant en boîte jaune ! Il s’agit de « THE NEXT MONSTAR », un jeu familial de construction de tableau, dans lequel les joueurs vont former un groupe de monstres qui va se produire sur scène pour impressionner un jury (comme dans ces émissions de « show de talents »). Il faudra maximiser les applaudissements en choisissant des monstres différents qui ont des talents qui plaisent au jury, et en les plaçant au bon endroit sur la scène. Mais attention, la prise de tuiles se fait à tour de rôle… en suivant le rythme de la musique (dispo sur spotify/youtube/…) !
Le jeu est déjà sorti en plusieurs langues, mais n’est pas encore distribué en France ; ce sera le cas en début d’année prochaine.

11. Avant de nous quitter, as-tu un message pour nos lecteurs ?

C.M. : N’hésitez pas à jouer à la démo de BEHIND pour voir si le concept vous plaît, que ce soit chez votre ludicaire dès début novembre, en festival ou en virtuel sur le site de KYF Edition… Pour les joueurs expérimentés, si vous jouez à Kyoto No Neko, démarrez directement par le scenario 1 (inutile de jouer au scénario de base) … Pour les amateurs de jeux dits « experts », gardez un œil sur la sortie de Thesauros chez Super Meeple en 2025 😉… et pour tous, continuez à passer de bons moments autour des jeux de société !

Merci à toi et plein de bonnes ondes pour tes futures parutions !

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