Les Aventures de Robin des Bois – L’Avis de BDPhilou – Iello

Les Aventures de Robin des Bois
Un jeu de Michael Menzel et illustré par lui-même !
Edité par Iello
2 à 4 joueurs / 10 ans et + / environ 60 minutes par scénario
Erratum du livre de Robin des Bois : Robin_Hood_Errata-FR.pdf

Sacré Robin des bois

Quel est le point commun entre Kevin Costner, Errol Flynn, Un renard et -mon préféré- Cary Elwes ? Et oui, tu as trouvé : ils ont tous incarné le célèbre Robin des Bois au cinéma : De l’aventure, une soif de justice, voler aux riches pour donner aux pauvres… toute cette mythologie épique et surtout un cadre idéal pour créer un jeu d’aventure. Et qui d’autre que Michael Menzel –le papa d’Andor et illustrateur hors pair- pour s’atteler à la tâche ? Superbement édité par Iello, le plus célèbre archer de la forêt de Sherwood trouve donc un nouveau cadre pour faire régner sa justice : C’est-à-dire un grand plateau renfermant de multiples surprises sous formes de tuiles pouvant être retournées. Ainsi, durant la partie et d’un chapitre à l’autre, la physionomie de l’aire de jeu changera ainsi que les objectifs. A charge pour l’équipe de Robin de gérer au mieux ses agissements dans un temps de jeu limité.

Comment joue-t-on aux Aventures de Robin des Bois ?

Unplug and play

En ouvrant la boite des Aventures de Robin des bois, on ressent immédiatement un sentiment à la fois de satisfaction mais également de surprise. En effet, la boite renferme notamment de jolis éléments en bois de toutes sortes symbolisant, entre autres, les personnages phares de l’univers de Robin des bois ainsi que leurs pions de déplacements…. Mais ce n’est pas tout : le matériel renferme surtout 2 éléments assez surprenants :

– Un grand plateau composé de 8 grandes plaques représentant la forêt de Sherwood ainsi que ses environs. Celui-ci regorge de petites fenêtres que l’on pourra retourner afin de faire apparaitre ou disparaitre un personnage (garde, noble, habitant, mendiant, etc.) ou un élément de décor (une roue de charrette cassée, un petit amas de champignons, un coffre, etc.). Chacune de ces fenêtres est associée à un numéro.
– Un livre élégant et particulièrement bien conçu qui permet de donner vie à ce plateau contenant des éléments réversibles.

Les joueurs vont donc incarner le célèbre archer ou l’un de ses acolytes : Belle Marianne, Petit Jean et Will Scarlet. Pour cela, ils évolueront dans une succession de scénarii coopératifs liés entre eux afin de former une campagne complète. A chaque début de scénario, les joueurs vont s’emparer du livre qui les dirigera dans la mise en place du plateau :
– Quelles fenêtres sont visibles (ennemies, villageois, éléments de décors, etc.),
– Où les différents personnages débutent leur aventure,
– Quel est l’objectif de la mission,
– Mais surtout une explication des règles en douceur permettant d’intégrer par petites touches de nouvelles possibilités de gameplay.

Come to the dark side !

On place dans un sac un certain nombre de cubes blancs (favorables aux joueurs) et violets (favorables à vos ennemis). On y place également des cylindres reprenant la couleur des pions des joueurs et de d’autres impliquant des évènements. De plus, une piste d’espoir et un nombre précis de sabliers indiquent la temporalité restante pour réussir la mission. Une fois que les héros ont pris connaissance des objectifs de la mission, la partie peut débuter. Lors des premières missions, le livre ajoute de façon soupoudrée des petits points de règles.

A chaque manche, on pioche un à un chaque cylindre et le joueur ou l’évènement activé agit immédiatement :

• Pour se déplacer : Chaque joueur a à sa disposition 3 jetons de déplacements (2 de taille moyenne et 1 grand) ainsi qu’un deuxième pion représentant son personnage. Le joueur localise le lieu ou la direction qu’il souhaite prendre puis il accole de 1 à 3 jetons de déplacement les uns à la suite des autres. Il doit veiller à ne traverser aucune muraille ou maison (mais il peut bien évidemment les contourner). Si lors de ce déplacement, il n’utilise pas son jeton de déplacement le plus long, il économise des forces. Pour cela, il ajoute un cube blanc dans le sac. A l’issue de son déplacement, s’il le peut, il attaque un garde, un noble ou il interagit avec une personne ou un lieu. Si le pion du joueur termine son déplacement dans une zone ombragée, il est invisible des gardes et ne pourra pas se faire capturer si un cylindre les activant est pioché.
• Pour combattre : Le joueur prisonnier d’un garde ou souhaitant en attaquer un, pioche jusqu’à 3 cubes dans le sac. S’ils sont tous violets, le combat est perdu et le joueur devient (ou demeure) captif. Sinon, dès qu’un cube blanc est pioché, l’affrontement est immédiatement gagné. Le garde est retourné pour ne plus apparaitre sur le plateau. De plus un sablier est placé à son endroit afin de temporiser sa réapparition. Enfin l’équipe récupère un point sur la piste d’espoir (permettant de ne pas accélérer l’échec de la mission en jeu). Chaque cube pioché est retiré définitivement du sac. Ainsi, une succession d’échecs se terminera forcément par une victoire car la proportion de cubes violets diminuera… Sauf si d’autres évènements viennent bousculer cet état de fait.
• Effectuer une rencontre : Si le héros que vous dirigez termine sa course sur une tuile contenant un point d’interrogation, alors il est possible d’interagir avec celle-ci. Pour cela, il suffit de rechercher dans le livre le numéro de la tuile en se rendant à la page correspondante. En fonction du chapitre que vous êtes en train de jouer, l’interaction sera différente. Ainsi, un même personnage ne vous répondra pas de la même façon. D’ailleurs, il est possible que celui-ci vous propose des choix et agira donc en fonction de votre réponse.

Évidemment, il y a d’autres possibilités de gameplay qui apparaitront au fil de l’aventure mais j’ai choisi de ne pas vous les présenter ici afin de ne pas vous gâcher la surprise. Sachez simplement que, si le 1^er scénario ne devrait pas vous poser de problème, le jeu deviendra plus rotors lors des chapitres suivants. De nouvelles mécaniques apparaitront aussi bien pour les joueurs que pour les sbires du Prince Jean.

L’avis de BDPhilou sur Les Aventures de Robin des Bois !

Les plus :

✓ Un matériel très beau et qui plonge les joueurs totalement dans l’univers de Robin des Bois.
✦ Une mise en place parfaitement guidée qui permet de commencer rapidement sa 1^ère partie.
✓ Des missions qui sont très bien liées les unes aux autres.
✦ Les systèmes de déplacements et de combats limpides et rapides à jouer.

✓ L’originalité des fenêtres faisant apparaitre, disparaitre ou évoluer certaines situations.
✦ Le livre très bien conçu et particulièrement facile d’utilisation.
✓ Un travail de localisation énorme (pensez à imprimer l’errata ici : Robin_Hood_Errata-FR.pdf )
✦ Des règles simples qui s’étoffent progressivement au cours des premiers scénarii.
✓ La petite subtilité des zones d’ombre qui oblige parfois les joueurs à tenter le tout pour le tout ou à temporiser.
✦ Le côté « bande » qui ressort vraiment des décisions collectives.
✓ Peut parfaitement se jouer « role play » entre adultes ou avec des enfants à partir de 10 ans.

Les moins :

✘ Attention à ne pas abimer les tuiles des fenêtres du plateau lorsqu’on les retourne.
X Parfois des petits temps morts lorsqu’un évènement fait apparaitre et/ou disparaitre plusieurs éléments (gardes, nobles, etc.) et qu’il faut donc mettre à jour le plateau.
✘ Mise en place de certains scénarii parfois longuette.

Robin déboite !

Michael Menzel nous offre une proposition réjouissante. Grâce à des règles simples et progressives, les joueurs entrent naturellement dans l’aventure proposée. Très bon à 2 joueurs, j’ai trouvé que le jeu gagnait encore en intérêt à 4 joueurs : le côté « bande » étant davantage accentué et permettant même d’accéder à des quêtes annexes. Il faudra se répartir les tâches et jouer parfois à l’instinct ou en questionnant ses coéquipiers : « Je vais parler au forgeron ou j’essaye d’attaquer le noble ? ».

De plus, le petit suspens qui entoure le tirage de cubes lors des combats est toujours agréable à suivre sans être trop long. A cela s’ajoutent les interactions avec les personnages donnant vie aux situations rencontrées. Il faut également saluer le respect évident de l’image épique de Robin des Bois que chaque joueur est en droit d’attendre des aventures du célèbre archer. Bref, Iello et Michael Menzel nous proposent une belle aventure accessible et vivante qui mérite toute votre attention.

 

Les Aventures de Robin des Bois vous fait envie ?