Le Seigneur des Anneaux : Jusqu’au Mordor par BDPhilou – 404 Editions
Le Seigneur des Anneaux – Jusqu’au Mordor
Un jeu d’Arnaud Pincemaille
Illustré à partir d’images officielles de la célèbre trilogie de Peter Jackson
Edité par 404 Editions
3 à 6 joueurs (avec une variante pour 2) / Environ 40 minutes / 14 ans et +
Chère lectrice, cher lecteur, lorsque l’on aime les jeux de société comme moi, on aime aussi savoir comment l’idée a germé dans l’esprit de son auteur. Aujourd’hui, mon article sera un peu particulier. En effet, après vous avoir présenter les grandes lignes mécaniques du jeu intitulé : « Le Seigneur des Anneaux : Jusqu’au Mordor », j’aurais le privilège de partager avec vous un entretien avec son auteur : Arnaud Pincemaille.
Comment joue-t-on au Seigneur des Anneaux – Jusqu’au Mordor ?
Mon précieuuuuuuuuuuuuuuux !
S’il y a bien une licence qui est chouchoutée dans le monde du jeu de société, c’est bien celle du Seigneur des Anneaux. Les adaptations sont nombreuses et souvent réussies : Jeu d’escarmouches avec des figurines, jeu d’aventure avec une application dans l’excellent « Voyages en terre du milieu », jeu d’affrontement façon stratégo ou encore le célèbre jeu coopératif signé le Dr Knizia… l’œuvre de Tolkien a su inspirer plus d’un auteur ludique. Pourtant « 404 éditions » a eu l’idée originale de nous surprendre en amenant Frodon et ses amis dans une contrée ludique jusqu’ici inexplorée : Le jeu d’interprétation d’images ! Un style rendu ultra populaire grâce à Dixit ou Mystérium.
Dans cette relecture du Seigneur des Anneaux, les joueurs vont se répartir dans 3 groupes :
La Communauté : qui aura pour objectif d’atteindre la prochaine destination de sa quête en faisant deviner l’une des 9 cartes Lieu posée devant elle.
Gollum : qui cherche à localiser l’anneau. Pour cela il devra faire deviner l’un des 6 thèmes posé devant lui.
Sauron et Saruman : qui tentent également de localiser l’anneau parmi 6 thèmes.
A chaque fin de manche, les équipes qui ont réussi leur objectif, remporte une ou deux cartes Lieu. Dès qu’une équipe remporte 6 lieux de victoire, la partie prend fin (sauf si Gollum n’a pas été actif autant que l’équipe de Sauron. Dans ce cas, on effectue une dernière manche).
Attention, chaque équipe a un nombre de cartes Lieux précis en début de partie. Cette pioche est appelée bibliothèque. Si en cours de partie, celle-ci est vide, l’équipe perd immédiatement.
Nous n’avons pas de ticket de métro ? Alors Frodon !
La première originalité du jeu vient du fait que le ou les joueurs incarnant la Communauté de l’Anneau ont un gameplay différent de celui de Gollum d’une part et Sauron et Saruman d’autre part.
L’équipe de Sauron et celle de Gollum jouent alternativement. Pour cela, l’équipe active regarde les 6 cartes Thème face visibles devant elle (Exemple : Humidité, Nuages Gris, Féminin, Miroir, esprit, etc.) puis pioche un numéro secrètement pour savoir lequel elle doit faire deviner. Ensuite elle pioche dans sa bibliothèque au moins 3 cartes (mais elle peut aller jusqu’à 7) qu’elle replace face visible dans l’ordre de sont choix. Le but étant d’ordonner ces cartes afin qu’elles apparaissent de la plus proche du thème à la plus éloignée. L’équipe qui n’a pas placé les cartes joue secrètement un jeton numéro correspond à la réponse qu’elle pense être la bonne. La Communauté devra également indiquer le thème recherché en fin de manche.
En parallèle, la Communauté a 9 cartes Lieu devant elle faces visibles. Elle pioche secrètement un numéro correspondant à la carte qu’elle doit faire deviner. Afin de faire deviner sa carte aux autres joueurs, la communauté a deux éléments à sa disposition :
D’une part elle pioche dans sa bibliothèque une nouvelle carte Lieu qui sera « la carte de référence ». D’autre part, elle pioche une carte thème face visible.
Afin d’exploiter au mieux ces indices, les personnages clefs de la communauté vont pouvoir intervenir (en nombre limité et parfois, une seule fois dans la partie). Voici quelques exemples de pouvoirs :
Frodon : Grâce à l’anneau unique, ce personnage peut encercler un détail sur la carte de référence qui peut aider les autres joueurs à trouver la similitude avec la carte recherchée.
Gimili : Utilise son jeton hache pour indiquer sur la carte thème le degré de similitudes avec la carte recherchée.
Gandalf : Il permet notamment de remplacer le Lieu de référence ou la carte thème.
L’équipe de Sauron et celle de Gollum doivent alors désigner la carte qu’ils pensent être celle correspond aux indices donnés. En cas de bonne réponse, l’équipe remporte la carte de référence et la Communauté de l’Anneau récupère la carte Lieu de destination.
En cas d’erreur de l’équipe Sauron, elle doit donner 2 cartes de sa bibliothèque à l’équipe de Gollum. De plus l’équipe de Sauron devient blessée. (Ces sanctions sont inversées si c’est Gollum qui a désigné la mauvaise carte). L’équipe qui n’a pas encore désigné de carte peut le faire à cet instant. Un personnage blessé qui désigne un lieu peut être suivi par le joueur concurrent sur le même lieu (ce qui est impossible s’il est en bonne santé). De plus, c’est l’équipe non blessée qui remporte la carte et non son adversaire en cas de bonne réponse. Le gagnant donne cependant à l’équipe lésée 2 cartes de sa bibliothèque en compensation.
Tous les lieux désignés par erreur sont retournés faces cachées. Si aucune équipe ne se décide à désigner un lieu, le personnage de Sam entre en jeu pour retourner face cachée une carte Lieu qui n’est pas la carte de Destination recherchée. Si 5 cartes sont retournées et que personne n’a trouvé celle qui est recherchée, la manche prend fin sans distribution de gain.
Nous Sauron où est ta carte !
La communauté résout ensuite la suite de cartes alignées par l’équipe adverse (Sauron ou Gollum, en alternance d’une manche à l’autre) en se concertant à voix haute puis désigne un thème. Le joueur qui n’a pas participé à cette suite retourne son jeton pour montrer sur quel thème il avait misé. En cas de bonne réponse la ou les 2 équipes ayant désigné le bon thème remporte une carte de la bibliothèque de l’équipe l’ayant fait deviner. Cette dernière gagnera autant de carte Lieu de victoire que d’équipes ayant trouver la solution.
En fin de partie, on compte le nombre de cartes présentes dans chaque bibliothèque. L’équipe en ayant le moins est immédiatement éliminée. Parmi les 2 restantes, c’est celle ayant le plus de cartes Lieux gagnées en sa possession qui remporte la Victoire.
Entretien avec Arnaud Pincemaille
1/ Bonjour Arnaud, peux-tu te présenter auprès de nos lecteurs ?
Bonjour Philippe ! Je suis Arnaud Pincemaille, un parisien passionné de jeux de société. Je conçois des escape games, et depuis peu, des jeux de plateau. Mon premier jeu édité est le trait d’union de ces deux loisirs puisqu’il s’agit d’une aventure d’Unlock Mythic Adventure. Et sinon, quand je ne joue pas, j’adore animer, improviser et pratiquer divers sports 🙂
2/ A quel moment dans la conception de ton jeu est apparu le thème du Seigneur des Anneaux ? C’était une volonté de l’éditeur ou de toi ?
C’est l’éditeur qui détient la licence et m’a fait une commande. Alors qu’initialement je le démarchais pour un poste de chef de projet, 404 Editions m’a confié la conception du Seigneur des Anneaux : jusqu’au Mordor.
3/ Le Seigneur des Anneaux est un monument de la littérature et également du cinéma : As-tu ressenti une petite pression lorsque tu as su que ton jeu utiliserait cette célèbre licence ?
Pas de pression mais une vraie remise à jour pour moi ! Je n’avais pas maté la trilogie depuis mon adolescence !
4/ L’une des originalités de ton jeu est de mettre 3 camps en confrontation : La communauté de l’anneau, Sauron et Gollum. C’est très thématique mais est-ce plus compliquer à concevoir qu’un jeu compétitif plus classique ?
Les jeux d’équipes sont si rares et pourtant allient le plaisir du coopératif à celui du compétitif. Personnellement je trouve plus stimulant d’affronter des adversaires qu’un barème de score, alors je voulais de la compétition. Ensuite il était thématique que plusieurs joueurs forment la communauté de l’anneau, que Gollum agisse seul et que Sauron soit allié à Saruman. Finalement c’est comme un jeu chacun pour “soi” mais “soi” est remplacé par “nous”.
Je me suis assuré que chacun se sente important dans son équipe. En effet, on est seul à décider comment utiliser le pouvoir de son personnage et l’interprétation d’image, en partie subjective, est plus efficace à plusieurs.
Malgré tout, si vous préférez le collaboratif, ou que vous n’êtes que deux pour jouer, j’ai concocté pour vous une variante ! Je vous la partage dans cette vidéo.
5/ L’autre originalité de « Jusqu’au Mordor » est de reposer sur une mécanique basée sur l’identification d’images. As-tu eu des critères particuliers pour sélectionner avec l’éditeur les 80 images tirées du film et retenues pour le jeu ?
Toutes les images ont été choisies par l’éditeur. Le critère principal était la diversité et la complémentarité des scènes pour couvrir l’ensemble de la trilogie.
6/ Selon toi, « Jusqu’au Mordor » s’adresse uniquement aux fans de Tolkien ou peut-il toucher un public plus large ?
Beaucoup de jeux ont été publiés sur le Seigneur des Anneaux mais ils s’adressent presque tous à des joueurs expérimentés et majoritairement à des fans. Notre volonté était, au contraire, d’ouvrir le Seigneur des Anneaux : jusqu’au Mordor à un large public. Nul besoin d’ailleurs de connaître la langue des elfes pour l’apprécier 😉
7/ As-tu un conseil à donner à nos lecteurs pour leurs premières parties ?
Pour vous faciliter la prise en main des règles, jetez un œil à ma vidéo. Vous pouvez d’ailleurs débuter sans les règles avancées ni celles des blessures.
Ensuite, en cours de partie, gardez toujours un œil sur la bibliothèque de vos adversaires… En jouant finement, vous aurez juste assez de cartes pour faire éliminer le plus coriace d’entre eux !
Merci pour cet échange !
Le Seigneur des Anneaux : Jusqu’au Mordor vous fait envie ?
Voici le lien vers la vidéo explicative des règles expliquées par l’auteur :