Oltrée – L’Avis de Max – Studio H

Oh un nouveau jeu coopératif et narratif, encore… Encore ? Encore ! Je fais clairement partie de la troisième catégorie, celle qui n’attend que ça car j’adore le coop’ et j’adore le narratif. Le petit plus avec Oltrée de base c’est le parti pris visuel. Ça a complètement achevé de me convaincre d’y jouer. Pour ceux qui se souviennent de mon tour des festivals en septembre, ce fût le cas à Orléans. Mais depuis j’ai pu expérimenter d’autres scénarios. Le jeu a-t-il conquis mon for(t) intérieur ou bien ai-je pu résister à ses assauts ?

Contenu du jeu :
1 livret de règles – 1 plateau principal – 1 plateau annexe – 100 cartes péripétie
25 cartes événement – 25 cartes problème – 69 cartes chronique – 11 cartes mission
16 tuiles bâtiment – 7 dés – 8 jetons bouclier – 12 jetons provision (pain)
8 fiches patrouilleurs et leurs figurines – 30 jetons ressources – 4 jetons vitalité
8 jetons statut – 8 jetons objectif – 8 marqueurs de réussite
1 marqueur adversité – 1 marqueur prestige – 1 marqueur défense – 8 marqueurs endommagés

Un jeu d’Antoine Bauza et John Grümpf
Illustré par Vincent Dutrait
De 2 à 4 joueurs
À partir de 10 ans
Pour des parties d’environ 60 minutes

Comment joue-t-on à Oltrée ?

Les Oltréegles :

Le plus dur c’est la mise en place car il faut déjà faire plusieurs choix ! En effet, il faut déjà commencer par choisir un scénario parmi les 5 proposés (6 si vous avez réussi à avoir le petit goodies sur les rats). Ensuite on prendra aléatoirement une carte objectif avec une difficulté à choisir parmi trois. Des cartes péripéties de deux types sont liées à cette carte objectif et seront donc à prendre, mélanger et répartir sur les différents secteurs du plateau de jeu. Chacune et chacun va alors pouvoir choisir un personnage parmi les 8 proposés. 2, un homme et une femme, ont le même symbole dessus mais toutes et tous ont un pouvoir différent.

On récupère également un cœur pour représenter nos points de vie et un pain. À noter que le pain est la seule ressource en carton et non en bois. On va aussi prendre le pion qui correspond à notre personnage et le placer dans notre fortin. Suivant le nombre de personnes jouant, il faudra peut-être directement construire un bâtiment dans celui-ci. Une fois le reste des cartes préparé, les ressources placées et les tuiles étalées on peut commencer.

Un tour de jeu est assez simple bien qu’il puisse être modifié par certains événements. On commence par lancer le dé de l’horreur comme on aime à l’appeler ici. Ce dé fera avancer, ou non, le pion d’aventure. Il faudra ensuite résoudre l’effet de se case d’arrivée : soit lire la prochaine page de l’histoire, soit remettre une carte événement sur un emplacement du plateau… Une fois cela fait le joueur actif ou la joueuse active a deux actions différentes à effectuer. On peut :

★ Se déplacer sur une case adjacente
☆ Solliciter la communauté
★ Résoudre une carte péripétie
☆ Résoudre une carte problème

★ Construire un bâtiment
☆ Construire une tour
★ Réparer un bâtiment
☆ Se reposer pour regagner un point de vie et un pain.

Oltrée

La plupart des actions sont assez évidentes mais certaines méritent un petit approfondissement. Une carte problème peut être résolue en plusieurs fois. Les cartes péripétie nous raconte un morceau d’histoire avec parfois un choix à faire et souvent un jet de dés à réussir. Quand un tel jet est demandé, le joueur actif ou la joueuse active va pouvoir lancer autant de dé que de symbole de la compétence demandée en additionnant ceux au fortin et potentiellement celui de son personnage. Sur ces dés, il y a des faces vierges, signe d’échec, des faces avec un symbole de réussite et des faces qui permettent une réussite en échange d’un point de vie.

On ne peut solliciter une communauté que sous certaines conditions. Tout d’abord il faut être dans le bon quartier puis il faut aussi qu’il n’y ait pas de problème dans cette communauté. C’est ainsi qu’on pourra récupérer des ressources que l’on mettra en commun dans le fortin.

On pourra ensuite également utiliser deux provisions pour faire une action bonus supplémentaire.

Le tour passe au joueur suivant et on continue ainsi de suite jusqu’à, soit la défaite des protagonistes, soit la lecture de la dernière carte chronique qui peut se solder soit par une réussite soit par un échec.

L’avis de Max sur Oltrée !

I’m holding out for a hero !

Bon déjà quand on voit la boîte d’Oltrée c’est une explosion de bon goût et de couleurs ! La bonne surprise ne s’arrête pas quand on ouvre la boîte. Le thermoformage en carton est juste parfait. Quelle merveille d’édition ! Je n’ai jamais été aussi bien surpris en ouvrant une boite (sauf une fois, une boîte de chocolat que je croyais vide mais qui en fait contenait encore un rocher praliné enrobé de chocolat blanc… Mais c’est une autre histoire!). Le matériel qui va avec est tout autant alléchant.  Vraiment de ce côté là il n’y a vraiment rien à redire, Studio H a parfaitement géré pour permettre une excellente immersion.

Du côté du jeu, j’avais adoré ma première partie en festival. Le jeu se déroulait tout seul, les objectifs étaient clairs, on avait fait une ou deux petites erreurs de règle mais dans le fond rien de dramatique. Sur le deuxième scénario on s’est fait allumé sans vraiment comprendre pourquoi. On avait réussi toutes les étapes intermédiaires du scénario et à la fin BAM perdu. Idem pour le scénario suivant que l’on a refait illico presto pour le gagner. C’est à la fois une qualité et un défaut du jeu selon moi.

Oltrée

Quand on est dans la partie, on est vraiment bien. On vit des aventures, on construit notre fortin, on voit les événements agir sur l’environnement à droite et à gauche… Et ça c’est très chouette ! Et d’un coup, on va nous demander un jet de dé sur une compétence plus ou moins logique avec un taux de réussite quasi nul et nous faire perdre la partie. La difficulté finale dans un coop, ça ne me gène pas, mais ici je trouve que ça pousse à faire les aventures deux fois : une pour découvrir le scénario, et une deuxième pour tenter de le gagner en maximisant la ou les compétences attendue(s) en fin de chronique pour avoir une chance de la gagner.

Du coup la deuxième fois qu’on rejoue un scénario, comme il n’y a plus l’effet de surprise, le soufflé redescend un peu et on joue plus pour jouer et gagner que pour vivre une aventure. Ce qu’il faut comprendre c’est que les chroniques sont prenantes, les histoires sont vraiment bien écrites et l’histoire est captivante mais les objectifs qui n’ont rien à voir et les jets de compétence imprévisibles sont parfois un peu frustrants.

Dans un jeu de rôle classique on a aussi ce genre de lancer de dés, et ce n’est pas ce que je reproche, mais dans un jeu de rôle, comme on peut parler avec le maître de jeu, on peut tenter ce que l’on veut et en général le MJ va s’adapter. Forcément dans un jeu de société c’est plus compliqué, ici c’est aux joueurs de s’adapter et de jouer non pas ce qu’ils veulent mais ce qu’il faut.

Les + :

✦ Une édition parfaite de A à Z
✓ Des illustrations au top, je suis fan de l’univers graphique !
✦ Des histoires bien pensées et bien écrites
✓ Une mécanique simple et qui fonctionne
✦ Beaucoup de cartes événement/problème/péripétie pour vivre des aventures différentes

Les – :

✘ On a beau très bien jouer, si le dé ne veut pas, il ne veut pas.
X Des objectifs de partie qui n’ont rien à voir avec les scénarios.
✘ Les chroniques sont très chouettes la première fois, moins les suivantes.
X Des règles cohérentes mais peu instinctives (comparées à Destinies par exemple)

En conclusion, Oltrée est un jeu magnifique qui nous plonge dans un univers médiéval fantastique coloré et illustré d’une main de maître par M.Dutrait. Les histoires sont vraiment chouettes à vivre et le matériel d’une grande qualité renforce l’envie de jouer. En contrepartie, comme dans un jeu de rôle, il faut accepter de pouvoir perdre sur de l’aléatoire et accepter de refaire un scénario deux ou trois fois d’affilé pour le réussir.

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